Le service pastoral tout comme les autres services dans le Corps du Seigneur est considérablement un dur labeur qui fatigue le corps et l’esprit. Le pasteur, étant le berger, veille sur son troupeau pour le sauvegarder des loups ravisseurs, comme Christ veille sur son épouse.
De prédication en prédication, le fatigue s’installe et le repos est indispensable pour un renouvellement physique. C’est aussi une bonne idée d’envisager un retrait en vu de se renouveler physiquement et spirituellement. Si le pasteur se donne à trop des labeurs qui le fatiguent, au moment où il sera sollicité pour aider un membre de la communauté ou trancher un différend, il le fera avec fatigue et lassitude.
Le pasteur porte beaucoup, il est souvent seul face à des grandes responsabilités. Il prend peu à peu l’autorité d’un père sur ses enfants. Plus que tous les autres et à cause de sa position d’autorité que les hommes lui reconnaissent, mais qu’il a aussi reçu de Dieu, il doit apprendre à oublier qu’il est pasteur pour ne redevenir qu’un homme se mettant devant Jésus, à l’autel à coté de ses brebis, afin d’être renouvelé.
Par leurs demandes, leurs attitudes, leurs exigences de présence du pasteur, trop des chrétiens en le surchargeant de responsabilité, l’empêchent de se présenter devant Jésus, comme un simple homme, et d’être ainsi renouvelé. Si les pasteurs font des erreurs, ils y sont aussi poussés par une trop grande exigence des chrétiens de l’église.
Si ces comportements se produisent dans une église, où le pasteur est déjà par nature autoritaire et enclin à décider de tout, alors on tombe dans un cercle vicieux. Le pasteur est l’autorité de Dieu sur terre, rien ne se fait sans son consentement, chaque membre de l’église se tourne vers lui pour lui demander l’autorisation de faire quelque chose, peu à peu il devient le preneur de décisions, qu’humainement il a toujours été, et oubliant ou n’ayant plus le temps de se remettre en tant qu’homme et non en tant que pasteur devant Dieu, il cesse d’être renouvelé. L’église se sclérose car tout repose sur un seul homme qui n’est plus travaillé par Dieu.
Le don que Dieu a mis en lui sera alors pris en otage et il l’utilisera pour des avantages personnels, comme c’est le cas avec plusieurs aujourd’hui. Jésus se retirait tout le temps pour se renouveler après avoir utilisé le don pour un moment. C’est le seul moyen de permettre au Saint-Esprit de vous remplir et de s’assurer que le don que Dieu vous a accordé est utilisé pour la Gloire céleste.
William Branham se retirait dans le bois, à la montagne ou à la pêche pour éviter le surmenage et chercher à atteindre le niveau supérieur de son ministère. En réalité, chaque ministère devrait connaître une évolution au niveau de l’onction et du remplissage du Saint-Esprit. Jésus a commencé par attirer une multitude par des miracles et des prodiges; puis il resta avec un groupe d’une septentaine après une sélection minutieuse ; et la prédication de Dieu dans la chair humaine le laissa avec 12 brebis, mais des brebis de qualité.
Nous avons aussi besoin de cette sélection aujourd’hui. Sinon, le pasteur et l’église resteront dans le statu quo qui introduira peu à peu le paganisme et la mondanité. Aucun pasteur n’y arrivera sans un renouvellement régulier et constant.
Et ces conditions garderont l’église et ses membres dans un état permanent de médiocrité. Les membres ne grandiront plus spirituellement. Eux qui devraient atteindre la maturité, la stature d’un homme parfait, seront condamnés à une condition inchangeable.
Et la plupart seront réduits au silence parce que leur pasteur n’aura plus rien à leur donner n’étant plus travaillé par Dieu. La plus grande inquiétude pour un groupe devrait être quand ses membres les plus dévoués commencent à se taire. Quand leur zèle commence à s’éteindre. Et c’est plus pire quand ils sont ordonnés de se taire : « ne posez pas des questions, c’est Satan qui vous inspire les doutes… ». Alors le Saint-Esprit se recroqueville dans leur coeurs comme ce papier qu’on froisse avant de jeter dans le feu.
Elie-Jonathan Kabamba
