10 raisons de l’échec de certains prédicateurs.

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À un moment donné nous sommes obligés de faire face aux réalités qui nous entourent et arrêter de prétendre. Au cours de ces deux ou trois dernières années, nous avons entendu parler de plusieurs pasteurs qui ont perdu leur réputation à cause d’une pratique non-scripturaire. Il y a de temps en temps un cas pareil qui se présente, mon coeur saigne pour ces hommes de Dieu et pour leurs églises. En étudiant chaque cas individuellement, je remarque certains facteurs communs parmi tous ces cas. Et je reconnais notamment que mon cœur est fait de chair et de sang et entant qu’humain, nous sommes tous sujets aux mêmes tentations et mêmes batailles. Mais dans le souci d’aider et de trouver grâce, personne ne peut le faire avec un cœur parfait. Pas moi. Pas toi. Personne d’autre.

 

Ces hommes de Dieu qui échouent ne le font pas expressément, ils ne se sont pas dit en commençant l’église : « un jour je finirai par échouer « , mais au début, plusieurs ont commencé avec un zèle admirable et soudain, ouf ! quelque chose s’empare d’eux. Avant de paraître pessimiste, je tiens à rappeler une fois de plus que nous avons encore beaucoup de serviteurs de Dieu qui ont gardé leur position et ne la perdront pour rien au monde.

 

Les causes sont multiples selon chaque cas, mais certaines causes sont prévisibles et n’échappent pas à l’œil d’un chrétien avisé. En voici quelques-unes :

 

  1. La destruction de la communion.

 

Le péché se passe en secret, comme la plupart de décisions que prennent les pasteurs, et la vraie manière de continuer avec ces secrets c’est de couper et éloigner tout celui qui paraît s’opposer aux décisions. Apparemment les pasteurs n’aiment pas les conseillers honnêtes, ils préfèrent les flatteurs. Frère Branham dit que « Si j’avais dans le conseil un administrateur qui, étant d’un autre avis, ne se lève pas (quel que soit celui qui parlerait sur le sujet) pour exprimer son opinion personnelle, je l’exclurais du conseil. Oui oui. Même si cela est contraire à ce que moi, je crois, je voudrais qu’il exprime ce que lui pense être juste. C’est pour ça que je l’ai placé là, pour avoir son opinion. Et c’est ce que nous trouvons chez nous. » (NE T’APPUIE PAS SUR TON INTELLIGENCE, 20 janvier 1965 § 57)

 

Un bon leader s’entoure des hommes de différents avis, des hommes de toutes les classes : intelligents, sages, loyaux, expérimentés, stricts… Si l’entourage d’un pasteur n’est formé que des hommes d’un même avis, d’un même genre, allant dans la même direction (celle du pasteur exclusivement), ce pasteur est voué à l’échec !

 

Le cercle intérieur d’un pasteur devrait comporter des hommes qui connaissent les hauts et les bas, capables de juger une situation selon les circonstances et libres de dire non, pas seulement les riches et les influents. L’échec vient lorsque le pasteur coupe la chaîne de communication avec ses frères et sœurs et devient le maître suprême, le preneur de décisions.

 

  1. Les actions sont prises sans tenir compte des conséquences.

 

En isolant ceux qui peuvent lui prodiguer des conseils valeureux, le pasteur sera à la merci du diable, qui lui inspirera toute sorte de projets qui, parfois, iront à l’encontre de la Parole.  Et c’est le début de la faillite. Il va aimer ses décisions, sans pourtant penser aux conséquences, et elles sont dévastatrices dans la plupart de cas. Penser aux conséquences avant de prendre une décision est la meilleure façon d’éviter les mauvaises décisions.

 

Donc jusque-là, nous voyons clairement que la plupart des pasteurs qui échouent commencent par éliminer les conseillers stricts de leur cercle restreint, puis se livrent à des mauvaises décisions sans penser aux conséquences.

 

  1. Ils pensent que les règlements de la Parole ne s’appliquent pas à eux.

 

En prenant des mauvaises décisions, certains pasteurs sont obligés de briser la Parole et escamoter certaines écritures. Ils choisissent quelles citations lire selon qu’elles vont dans le sens de leurs décisions. La plupart mijotent des petits projets qui ne glorifient pas Dieu.

 

C’est peut-être la raison majeure de leur échec : Ils se placent souvent au-dessus de leurs brebis. Une question : qui est le plus valeureux, la brebis ou le berger ?  L’épouse ou l’ami de l’époux ? À mon humble avis, les brebis de Christ dorment dans l’enclos tandis que le berger (le pasteur) veille à la porte et monte la garde. L’épouse se réjouit à la table de l’époux pendant que l’ami de l’époux (le berger, le pasteur) surveille à la porte.

 

Les pasteurs qui évitent de rendre compte à leurs églises quand tout va bien seront obligés de le faire lorsque ce qu’ils mijotent sera découvert un jour, et c’est souvent plus difficile. La transparence est une bonne chose. Les surprises déçoivent toujours.

 

  1. Ils donnent l’impression d’être les meilleures.

 

Lorsque le pasteur se croit au-dessus de la loi, et qu’il pense qu’il est exempté de la colère divine, il se livre à l’orgueil et à la suprématie. Le problème c’est la myopie qui tient certains serviteurs de Dieu, ils voient un tout petit rien de la gloire de Dieu et cela les aveugle et ils se croient meilleurs que les autres. Certains croient honnêtement qu’ils sont mieux que les autres tandis que les autres le prétendent pour tromper la vigilance et augmenter leur amour propre et obliger le respect.

 

C’est humainement naturel, lorsque nous faisons une bonne chose et que les gens nous félicitent, nous nous sentons bien et la plupart se laissent prendre par l’orgueil. Par conséquent, nos églises sont remplies de gens qui pensent que le pasteur qui connaît les mystères et qui amène l’audience à l’effervescence est le meilleur. Nous avons développé une génération de croyants fanatiques ! Qui amènent beaucoup des serviteurs de Dieu à la chute pour ne leur pas avoir dit la vérité.

 

  1. Ils ont remplacé la prière par l’argent.

 

L’argent a désormais pris la place primordiale dans nos églises, avant l’obéissance de la Parole, avant la prière. C’est parce que nous aimons ce que nous voyons et ce que nous palpons. Je peux vous offrir mille dollars ou mille prières, vous allez certainement choisir mille dollars. Le pasteur peut vous dire que nous avons besoin d’autant d’argent pour tel projet, mais il ne vous dira pas de quelle quantité de prière vous avez besoin. C’est ça. Les prières sont devenues superficielles et frivoles ; mais pour l’argent on se casse en mille morceaux, on mobilise et on collecte, on fait des annonces et on insiste, des choses qui ne sont pas faites pour la prière… honte !

 

  1. Ils tolèrent l’ignorance des brebis et les flattent.

 

Dans une église où les brebis ne connaissent pas beaucoup de ce que la Parole dit, tout sera fait par décision humaine puisque le pasteur se réjouira de n’avoir personne pour le contredire et toutes les décisions, bonnes ou mauvaises, seront exécutées sans scrupule. Sachez bien que la gentillesse et l’indulgence ne sont pas signes de sainteté. La connaissance seule peut affranchir quelqu’un du joug de l’esclavage.

 

Même si le Saint-Esprit en nous nous tend la Parole pour nous nourrir, la vieille nature en nous résiste et se contente des miettes qui tombent de la bouche du prédicateur. Donc les croyants ignorent la Bible et les brochures toute la semaine et se précipitent dimanche pour aller écouter un homme ; les croyants qui parlent de Jésus sans pourtant Le connaître. Le diable se réjouit et vous offre toute sorte de séduction et d’égarement.

 

Vous irez sûrement au ciel même si vous dites non au pasteur pour le ramener (mais avec honnêteté et Esprit de Dieu), d’ailleurs un bon pasteur né d’Esprit de Dieu vous aimera davantage.

 

  1. La concurrence matérielle.

 

C’est ici que nous avons un gros problème. Les prédicateurs aiment être populaires. J’en connais personnellement qui feront tout pour amener l’audience à l’effervescence  (comme si c’était le but de la prédication) et recevoir quelques jolies paroles après le service. Toutefois, que ce soit les croyants qui flattent les prédicateurs ou ces derniers qui forcent l’audience de crier lorsqu’ils prêchent, je pense que les uns sont aussi mauvais que les autres, et la chute ne tarde souvent pas. Nous vivons parmi des croyants excités éduqués par des prédicateurs excités.

 

La concurrence matérielle est commune dans les églises. Les pasteurs sont les plus coupables parce qu’ils sont des conducteurs. Acheter une jolie Jeep est le rêve le plus commun parmi eux. Les vestes et les cravates, ils les veulent jolies et coûteuses, pas que ce soit une nécessité pour apporter l’Évangile, mais parce que l’apparence extérieure compte beaucoup pour eux. C’est une honte pour nous tous, lorsque nos églises sont menées par la concurrence. Les pasteurs se mesurent aux autres.

 

Lorsqu’un pasteur cherche à croître le nombre de ses adeptes sans tenir compte de leur santé spirituelle, c’est un signe qu’il est motivé par la concurrence et l’avarice ; il vise la quantité, pas la qualité ! À cause de cet esprit de concurrence certains pasteurs festoient lorsque l’un d’eux échoue. J’en ai entendu de mes propres oreilles. Et ils ses frustrent lorsqu’une autre église évolue mieux. Si un pasteur ou un croyant comprend que le but c’est le ciel et non l’église, les concurrences vont disparaître.

 

Certains pasteurs ne sont pas sûrs de ce qu’ils font. C’est de l’insécurité. Ils s’inquiètent lorsque l’un d’eux évolue mieux qu’eux, et ils chercheront à savoir ce que l’autre fait pour réussir. Et le Dieu qui vous a commissionnés, que vous a-t-Il dit pour réussir ? « Si tu amènes les gens à te croire… Si tu es sincère…  » Et vous, que vous a-t-Il dit ? S’Il ne vous a rien dit, vous ferez mieux d’arriver avant qu’Il ne vous arrête !

 

  1. Ils visent l’honneur et la gloire terrestre.

 

Et cette concurrence dans le point précédent n’est que pour leur propre gloire. Lorsque vous avez pris le ministère, cher pasteur, cela n’était pas une victoire ou un honneur ; au contraire, vous avez déclaré la guerre au diable. Vous devriez être en bataille chaque jour, pas dans un champ de délices. Dès que vous baissez les mains, le diable vous déroute. Vous continuerez à prêcher, mais avec un but et des motifs hybridés.

 

Il est inutile de chercher la révérence et l’honneur de ce monde. Beaucoup les ont eus et beaucoup les ont perdus. Je connais personnellement un pasteur qui s’emporte sérieusement si vous l’appelez frère au lieu de révérend ou pasteur. Les gloires terrestres n’amènent nul part. Et certaines choses que les brebis font entêtent les faux pasteurs. « C’est l’une des choses que la Réforme n’a jamais épurées. Je sais que dans ma signature je mentionne ‘Révérend’. C’est exact, c’est simplement une–une chose liée à la coutume de nos jours, mais cela ne devrait pas être fait. ‘Révérend’, ‘Evêque’ et ‘Docteur’, et toutes ces choses sont des titres donnés par l’homme, et ce sont des absurdités ! Dans la Bible, c’était ‘Pierre’, ‘Jacques’, ‘Paul’, ‘Jean’, et tous les autres. » (Questions et Réponses sur la Genèse, 29 juillet 1953)

 

  1. Ils mettent leur intérêt personnel avant Dieu.

 

Le point ici c’est l’égoïsme et l’avarice. Les pasteurs doivent payer le loyer et envoyer les enfants à l’école. Ainsi ils le feront à tout prix, même s’il faut briser la Parole ou entrer en conflit avec les autres. Savez-vous pourquoi Paul a dit qu’il est préférable qu’un serviteur de Dieu soit célibataire ? (1 Corinthiens 7 : 8). Les prédicateurs savent-ils pourquoi ?? Dans ce cas, il est plus facile de faire face à la pauvreté qui est un trait commun parmi les serviteurs de Dieu. Mais notre génération traite les prédicateurs comme des enfants gâtés.

 

C’est Dieu qui prend soin de Ses serviteurs, pas les hommes. Vous direz : « mais c’est Dieu à travers l’église ». Bien. Mais le pasteur devrait dépendre de Dieu plutôt que compter sur les hommes de l’église ; et les choses ont pris une mauvaise tournure dans cette génération (vous savez de quoi je parle). Le souci n’est plus « comment vais-je apporter l’Évangile ? » Mais plutôt « comment vais-je survivre ? »

 

Quelle est la réponse à cette dernière question ? Compter sur les riches de l’église ? La plupart sont tellement habitués à recevoir et recevoir qu’ils ne savent même plus comment et quand donner. Les pasteurs devraient accepter de prêcher l’Évangile en sachant que c’est un chemin rocailleux et non un lit doré.

 

Et finalement

  1. Leurs églises sont remplies de la légèreté et de la mondanité.

 

Si vous arrivez à fréquenter plusieurs églises vous tomberez sur un pasteur qui vous poussera à vous demander : « comment ce type est-il arrivé ici ? » J’ai assisté à plusieurs églises et écouté plusieurs prédicateurs, je me suis posé cette question plusieurs fois. Certains pasteurs ne savent pas de quoi ils parlent tandis que les autres savent de quoi ils parlent mais n’arrivent pas à l’apporter d’une manière correcte. Et cela tue l’audience. Vous les verrez crier et sauter mais ils sont déjà morts !

 

Le résultat est destructif, l’église se remplit donc de tout genre de poissons, y compris les tortues et les serpents. Le pasteur sera incapable de réprimander les bêtises parce que lui-même ne sait plus ce qui est juste. J’ai vu la corruption dans des églises : les brebis acheter le silence du pasteur avec de l’argent… c’est une histoire vraie !

 

Je ne vise pas le jugement et la condamnation des prédicateurs, mais Dieu sait que quelqu’un avait besoin de lire ceci. Désolé de paraître si négatif envers les prédicateurs mais c’est l’une des raisons de nos échecs : nous aimons dire ce qui plaît aux oreilles même si ce n’est pas la vérité, nous aimons faire semblant d’être positifs et de dire les bonnes choses par la bouche pendant que la vérité se recroqueville dans le cœur à force de l’étouffer. Les docteurs aimeraient tant donner des bonnes nouvelles aux malades, mais cela est impossible parce qu’ils sont tenus à dire la vérité ; quel que soit le nom de votre maladie, ils vous le diront sans flatterie pour votre propre guérison. Aussi moche qu’elle puisse paraître, la vérité doit être dite.

 

Je partage cet article dans le souci d’aider quelqu’un à revoir ses priorités et ajuster ses actes sans condamnation et sans honte. Toute faute est punissable, mais on use de l’indulgence pour chaque faute reconnue et arrangée. Mieux vaut plaider « coupable », qu’être trouvé « coupable ».

© 2017 Gospelcross / Elie-Jonathan Kabamba